Bien qu’elles s’inscrivent en filiation d’une très longue histoire littéraire qui comprend également les récits oraux, les productions écrites autochtones émergent au 19e siècle, avec des correspondances, des écrits religieux, journalistiques et didactiques. Mais c’est seulement au tournant des années 1970, et plus manifestement encore depuis 2009 (avec la parution de Bâtons à message de l’écrivaine innue Joséphine Bacon), que l’on assiste à une véritable prolifération, voire à une résurgence des écritures littéraires des Premiers Peuples au Québec. Dans des genres variés, allant de l’autobiographie à la fiction spéculative, puis dans des langues plurielles (français, anglais et langues autochtones), les écrivain·es Inuit et des Premières Nations ne cessent, depuis plus de cinquante ans, de remettre en question les lieux communs sur les cultures et identités autochtones, sur les relations entre les peuples, sur le colonialisme d’occupation, mais aussi de (re)signifier des savoirs culturellement ancrés par le truchement de l’imagination littéraire.
Privilégiant une approche centrée sur les œuvres, ce cours propose une introduction aux littératures autochtones au Québec. Tout en abordant les conditions d’émergence et de résurgence des littératures autochtones, nous nous pencherons sur plusieurs textes afin d’étudier la thématisation et la représentation de certains enjeux fondamentaux : l’implantation d’un colonialisme d’occupation sur les territoires du Québec actuel, les pensionnats, l’écriture de l’Histoire, les relations interculturelles, la représentation de la communauté, les violences basée sur le genre et la place des langues autochtones dans l’écriture, etc.